La famille tibétaine traditionnelle

La famille regroupe 3 générations sous un même toit, ainsi que des collatéraux chez les nomades. Elle s’insère dans une structure clanique, différente selon qu’il s’agit de nomades ou de sédentaires.

Plusieurs types d’union sont possibles : la plus répandue, la monogamie, côtoie encore la polygamie sororale, dans laquelle plusieurs sœurs ont le même mari, ou la polygamie fraternelle dans laquelle plusieurs frères ont la même épouse. Cette dernière assurait la sécurité matérielle de la mère et des enfants en cas de disparition du père. Aujourd’hui la polygamie tombe en désuétude. La société tibétaine connaît une réelle liberté sexuelle, les relations avant mariage y ont toujours été tolérées. L’adultère est toutefois fortement blâmé !

Le mariage et ses cérémonies sont régis par la coutume populaire et non par la religion. Un cérémonial complexe régit les liens entre les familles, selon des règles strictes : pas d’union entre membres d’un même clan, en raison de l’existence d’un ancêtre commun.

Souvent arrangés par les familles, les mariages se font généralement au sein d’une même classe sociale. L’astrologue y joue un rôle important : si le thème astral du futur couple révèle une incompatibilité, l’union n’aura pas lieu. Quand les astres sont favorables, les cérémonies peuvent débuter : Les frères du futur époux rendent visite aux parents de la jeune fille et offrent de la bière. Si les parents acceptent, sont alors discutées les modalités du mariage, variables selon les régions. La veille de la cérémonie, les parents du futur marié envoient des cadeaux à la famille de l’épousée. La future mariée est ensuite menée à cheval jusqu’à la maison de ses beaux-parents, où elle est accueillie par sa belle-mère après que des rituels destinés à éloigner les démons aient été pratiqués. Les festivités peuvent alors commencer.

 Chef de famille à part entière, la femme participe aux décisions et tient souvent les cordons de la bourse. Sa dot et ses bijoux lui appartiennent en propre, et elle les emporte avec elle en cas de divorce. Le remariage est toujours possible.

Les enfants participent très tôt aux tâches quotidiennes : les garçons gardent les troupeaux, les filles participent au tissage et au filage, à l’élaboration et à la vente des produits laitiers.

Quelques jours après la naissance, l’astrologue dresse le thème natal de l’enfant et fixe les dates de bon augure pour sa première sortie et pour le don de son nom.

Un nom provisoire peut être attribué en attendant qu’un lama ou un proche particulièrement respectable attribue à l’enfant son nom définitif.

Les noms : Les tibétains en ont deux, mais aucun n’est de « famille » ; la syllabe terminale du second dépend du sexe : « mo » ou « ma » pour une fille, « po » pour un garçon. Les prénoms féminins reflètent généralement la grâce ou la beauté, les prénoms masculins la virilité ou l’idée de propagation et de défense de la religion : Sangmo (douceur), Sangpo (sincère). Certains noms sont des mots usuels simples : Namkha (ciel), Mentok (fleur), ou composés : WangChuk (riche en pouvoirs). Ils peuvent également évoquer la religion : Tenzin (détient la doctrine de la religion), prénom de l’actuel Dalaï Lama, est largement attribué, aux filles comme aux garçons.

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