Apparu en Inde au Ve siècle avant JC, le Bouddhisme fut une sorte de réforme à caractère rationaliste de l’Hindouisme. Les bouddhistes ne nient pas qu’il puisse y avoir un « Dieu », mais considèrent qu’un tel « Principe », transcendant notre univers, nous serait par nature totalement inconnaissable, et qu’il est donc inutile d’en parler…
Les Bouddhas sont des hommes qui, par la méditation et la pratique du Dharma, « la voie juste », sont parvenus à s’affranchir des conditions limitatives de l’état humain ordinaire, atteignant un état de plénitude inconditionné : le Nirvana.
Lorsque l’on parle du Bouddha, il s’agit d’un personnage historique, le prince Siddharta Gautama, également appelé Shakyamuni, ce qui signifie « le sage de la tribu des Shakya ». Né vers 560 avant J.C. au Népal, ce prince, élevé dans la religion hindouiste, en a rejeté les méthodes après les avoir étudiées. Par une longue méditation sur l’étude rationnelle des phénomènes et de leurs causes, il est parvenu à cet état « d’éveil » permettant de comprendre l’ultime réalité des choses dissimulée sous les apparences. Il a alors transmis ce qu’il avait lui-même compris et réalisé, afin d’aider les autres à parvenir à cet état. En retardant son propre accès à la phase ultime de l’éveil qu’est le Nirvana, pour mieux aider les autres, il s’est conduit en Bodhisattva. Shakyamuni n’ayant pas laissé d’écrits, ses disciples ont transmis son enseignement oral, lequel a fait l’objet d’interprétations diverses donnant naissance aux différentes « écoles ». Les deux principales sont le Mahayana, le Grand Véhicule ou Bouddhisme du nord, et le Hinayana, Bouddhisme du sud ou Petit Véhicule, dénomination péjorative attribuée à la seconde école par les tenants de la première….
Le Mahayana considère que tout le monde peut accéder à la bouddhéité et que nos « bonnes actions » conditionnent cet accès, alors que le Hinayana estime que seuls les moines peuvent y parvenir, et que les « bonnes actions » sont sans effet.
Le Bouddhisme n’a été introduit au Tibet que beaucoup plus tard, au VIIIe siècle après J.C, et y est devenu la religion majoritaire, cohabitant en bonnes relations avec l’ancienne religion Bön, fortement empreinte de chamanisme.
Le Bouddhisme Tibétain, parfois appelé Vajrayana (Véhicule de Diamant), Tantrayana ou encore Lamaïsme, est principalement issu du Mahayana. Il comprend lui-même plusieurs « écoles », dont les principales sont, dans l’ordre de leur apparition : Les Nyingmapa, les Sakyapa, les Kagyupa, tous dits « bonnets rouges », et les Gelugpa ou « bonnets jaunes ». Il a intégré un certain nombre d’éléments chamaniques de l’ancienne religion Bön, et d’éléments métaphysiques et ésotériques provenant de l’Hindouisme. Bien qu’il réfère à de nombreuses divinités, le Bouddhisme tibétain n’est pas polythéiste ; ces divinités ne sont pas adorées pour elles-mêmes, mais constituent des symboles, supports de méditation et aides sur le chemin de l’éveil.