Les bouddhistes parlent de « bon » ou de « mauvais » karma, notions que l’on peut résumer ainsi : nos bonnes actions au cours de notre vie viennent améliorer notre Karma, nos mauvaises actions viennent le dégrader. Nous sommes donc en partie responsables de notre Karma, lequel se traduit ensuite par du bonheur (ce qui arrive de bon) lorsque notre Karma est bon, du malheur (ce qui arrive de mal) lorsque notre Karma est mauvais.
Nous ne semblons pas très loin des notions chrétiennes de paradis et d’enfer, dans le sens où nos actions se répercutent sur notre avenir. Il y a cependant des différences notables entre les conceptions orientale et occidentale à ce sujet :
- Pour les bouddhistes, rejaillissent sur notre vie présente et future nos actions positives et négatives, mais aussi celles de ce que nous étions avant d’être réincarnés dans notre état actuel.
- Pour les chrétiens, les actions positives ou négatives de notre seule vie présente ont une répercussion, et uniquement sur notre état futur, post mortem.
Se pose toutefois la question du fondement de cette théorie du Karma.
La réponse passe par la juste compréhension de ce qu’est le symbolisme, notion familière aux Tibétains mais largement incomprise des occidentaux modernes. Le symbolisme fonctionne en vertu d’une loi de correspondance entre notre monde visible et sensible, substantiel, c’est-à-dire le monde terrestre, d’une part, et le monde essentiel, celui des principes mêmes des choses, monde céleste ou monde des Dieux, d’autre part. Le monde visible étant perçu comme manifestation dans le domaine visible des réalités du monde des principes, chaque élément, chaque acte du monde visible devient la représentation sur terre de son principe céleste, qu’il permet donc d’évoquer au moyen du symbolisme, et donc de comprendre par analogie…
Cette Loi de Correspondance fonde également la validité des rites et justifie leur éventuelle efficacité : si un acte dans le monde terrestre est la manifestation en ce monde terrestre d’un principe céleste, en répétant cet acte on peut agir en retour sur le monde céleste lui-même, en raison du principe de causalité.
On comprend dès lors le fonctionnement du Karma : les actions positives, dues à une influence positive des principes célestes (transcendants), induisent à leur tour et par leur répétition des effets positifs dans ce domaine transcendant, lesquels se traduisent par de nouveaux effets positifs dans le domaine terrestre. Il en est naturellement de même pour les actions négatives.
La compréhension de cette notion de Karma pourrait éclairer celles d’enfer et de paradis des traditions occidentales…