Le mandala de Kalachakra

Les plus anciens mandalas conservés datent du Vème siècle de notre ère. Les mandalas sont beaucoup plus anciens, mais ces figures géométriques à fort contenu symbolique étaient, et sont encore souvent tracées avec du sable coloré que l’on disperse après les avoir réalisés. Ceux qui nous sont parvenus sont donc des représentations peintes, modalités apparues plus tardivement.

Le premier mandala a été « découvert »

(nous dirions « réalisé ») 1000 ans auparavant, au Véme siècle avant notre ère, par Shakyamuni, le Bouddha « historique ». Il s’agissait pour lui de retracer à travers cette figuration sa propre progression spirituelle, jusqu’à « l’éveil », cet état de « Bouddha », d’union avec le principe que l’on désigne également sous le nom de « réalisation spirituelle ».

Ce mandala, la « Roue du Temps », est celui de Kalachakra, le Maître du Temps. De nombreux autres mandalas sont apparus ensuite, et aujourd’hui encore quelques grands Lamas en découvrent de nouveaux.

Cependant, ce Mandala de Kalachakra est considéré comme particulièrement important pour notre époque actuelle par de nombreux maîtres tibétains, et par le Dalaï Lama lui-même, qui l’enseigne infatigablement de par le monde. A Dharamsala, où il vit en exil depuis 1959, le Dalaï Lama a fait bâtir deux Temples : un dédié à Shakyamuni, et un dédié à Kalachakra.

Le mandala de Kalachakra a la particularité d’être de portée universelle : il prend en compte l’homme, dans ses trois composantes corporelle, animique et spirituelle, (Le Corps, la Parole et l’Esprit), ainsi que l’ensemble de l’Univers. Il est donc « global », alors que la plupart des autres mandalas ne concernent que des aspects plus particuliers de l’Univers, de l’Homme ou de ses activités.

Une autre des particularités du mandala de Kalachakra est, et cela est tout à fait exceptionnel, qu’il peut être enseigné collectivement. C’est l’une des raisons de son importance à notre époque, alors même que les Maîtres qualifiés pour l’enseignement qui normalement se fait individuellement, sont de moins en moins nombreux…dans le monde en général pour des raisons d’obscurcissement, et au Tibet parce que la répression chinoise a fait et fait encore des ravages dans les rangs des Lamas. Un phénomène analogue eut lieu il y a quelques siècles en Occident où, pour compenser cette disparition progressive de Maîtres spirituels suffisamment qualifiés pour guider les « initiés » sur la voie spirituelle, la franc-maçonnerie est venue instituer une guidance collective susceptible de pallier un tant soit peu cette carence.

Les textes tibétains anciens avaient de longue date prédit les graves lacunes spirituelles de notre époque « matérialiste », et la nécessité dans cet « âge sombre » de faire appel à nouveau à Kalachakra…Ce mandala, « la Roue du Temps », revêt enfin une importance particulière du fait que notre époque, dans la perspective du temps cyclique qui est celle des sociétés traditionnelles, se situe à la fin du Kali Yuga, cet Âge sombre et terminal de notre actuel Maha Yuga ou « Grande Année ».

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